Chaudière gaz à condensation : quid des fumées et eaux usées ?
Parmi les chaudières gaz, les chaudières gaz à condensation comptent parmi les derniers modèles dont l’installation est toujours acceptée, voire encouragée dans les bâtiments anciens. C’est que ce mode de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire reste très performant. Il permet de réaliser de vraies économies d’énergie. Mais qu’en est-il de l’aspect environnemental ? Les chaudières gaz à condensation rejettent fumées et eaux viciées. Faut-il s’en inquiéter et prévoir un traitement spécifique pour ces produits de combustion ? Dans ce dossier, retrouvez toutes les informations nécessaires pour mieux comprendre le phénomène et se rassurer quant à la sécurité de votre logement et de ses abords immédiats.
- Comment fonctionne une chaudière gaz à condensation ?
- Que contiennent les fumées générées par une chaudière gaz à condensation ?
- Par quel moyen évacuer les fumées rejetées par la chaudière gaz à condensation ?
- Les fumées issues de la combustion sont-elles dangereuses ?
- Que contiennent les condensats rejetés par la chaudière gaz à condensation ?
- Que faire des condensats produits par la chaudière gaz à condensation ?
- L’intérêt d’une chaudière gaz à condensation
- L’installation d’une chaudière gaz à condensation
Comment fonctionne une chaudière gaz à condensation ?
Tout commence par une combustion classique : le gaz est amené jusqu’au brûleur où il s’enflamme en dégageant de la chaleur. Cette énergie est alors transmise à l’eau de chauffage, contenue dans le circuit alimentant les radiateurs ou le plancher chauffant de la maison. Elle peut également servir à produire l’eau chaude sanitaire de votre logement.
Dans une chaudière traditionnelle, les fumées générées par la combustion sont directement évacuées, en général via un simple conduit de cheminée. Dans une chaudière gaz à condensation, elles sont dirigées vers une chambre adjacente, afin d’y être mises à profit.
C’est dans cette chambre que débouche l’eau de retour du circuit de chauffage. En d’autres termes, l’eau qui a perdu sa chaleur en la transférant aux radiateurs. Elle passe dans un échangeur en contact avec les fumées de combustion. Ces dernières contiennent de la vapeur d’eau qui se condense sur les parois de l’échangeur en raison d’une température environnante plus faible que dans la chambre de combustion.
C’est ici que la magie opère ! Ce phénomène de condensation extrait la chaleur des fumées qui elle-même réchauffe à nouveau l’eau du circuit de chauffage. En conséquence, lorsque celle-ci repart pour un nouveau cycle, elle a déjà retrouvé une température plus élevée. La récupération des calories véhiculées par les fumées permet un préchauffage qui diminue d’autant l’effort que doit fournir la chaudière pendant l’étape de combustion.
Dans le corps de chauffe, il reste les fumées refroidies et la vapeur d’eau condensée. Ce sont ces produits que nous évoquons dans la suite de l’article.
- Découvrez la gamme de chaudières gaz à condensation.
Que contiennent les fumées générées par une chaudière gaz à condensation ?
Le processus de combustion nécessite 3 composants indispensables :
- Le combustible : dans notre cas, il s’agit de gaz naturel ou de gaz propane (mais il existe également des chaudières au fioul, à bois ou à granules de bois),
- Le comburant : c’est l’oxygène de l’air,
- Une énergie d’activation : c’est l’étincelle permettant d’amorcer la chaudière.
Lorsque tout se passe bien, le gaz et l’oxygène réagissent pour donner de l’eau, du dioxyde de carbone (aussi appelé gaz carbonique) et de la chaleur :
Gaz + O2 → H2O + CO2 + chaleur
Les fumées d’une combustion de qualité ne contiennent donc que de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone.
Il peut cependant arriver que l’entrée d’air au niveau du brûleur soit trop faible et ne permette pas un apport d’oxygène suffisant. La combustion est alors incomplète et génère également du monoxyde de carbone (CO). Ce gaz est problématique puisque, s’il s’échappe, il peut causer de sévères intoxications. Un bon entretien ainsi qu’un bon réglage de la chaudière permettent heureusement d’éviter ce type de problème.
Par ailleurs, l’air ambiant contient également une grande quantité d’azote (N2). Ce composé ne participe pas à la combustion proprement dite mais peut interférer en générant des polluants atmosphériques, les oxydes d’azote (NOx). Là encore, les technologies actuelles, et notamment l’amélioration du brûleur, permettent de limiter l’apparition de ces substances nocives.
La combustion peut enfin générer quelques traces d’oxyde de soufre (SO2) ainsi que des impuretés et autres particules de suie. Elles sont généralement plus nombreuses avec une chaudière fonctionnant au fioul.
Par quel moyen évacuer les fumées rejetées par la chaudière gaz à condensation ?
Après l’étape de condensation, les fumées refroidies sont évacuées à l’extérieur du logement. Il convient cependant de prendre quelques précautions à ce stade.
En effet, le dioxyde de carbone qu’elles contiennent peut facilement se dissoudre dans l’eau de condensation pour former de l’acide carbonique. Ce dernier peut avoir un effet corrosif sur les surfaces en métal ou en ciment. Il est donc nécessaire de protéger les conduits d’évacuation. 3 solutions sont possibles :
- Procéder au tubage du conduit de cheminée existant puis y raccorder la chaudière ;
- Poser une évacuation à ventouse horizontale : il s’agit d’installer 2 conduits concentriques reliant la chaudière à l’extérieur, par l’intermédiaire d’une ouverture pratiquée dans l’un des murs du logement, à proximité de l’appareil. Le premier amène l’air vers le corps de chauffe pour assurer la combustion. Le second sert à l’évacuation des fumées. L’ensemble est parfaitement étanche, ce qui permet d’éviter les risques liés au monoxyde carbone ;
- Poser une évacuation à ventouse verticale : c’est le même procédé que précédemment, à ceci près que le double conduit est dirigé vers la toiture. Ce système implique généralement une longueur de tuyau plus importante.
Notons que l’évacuation à ventouse ne nécessite pas de ramonage régulier comme c’est le cas pour le conduit de cheminée.
Les fumées issues de la combustion sont-elles dangereuses ?
Sauf si votre chaudière est mal réglée, mal entretenue ou défectueuse, les fumées de combustion ne présentent aucun risque sérieux.
Peut-être vous inquiétez-vous néanmoins du rejet de ces fumées à hauteur d’homme dans le cas d’une évacuation à ventouse horizontale. Voilà de quoi vous rassurer :
- Ces émissions n’ont pas d’odeur particulière : rappelez-vous, il s’agit d’eau et de dioxyde de carbone, deux composés naturellement présents dans l’atmosphère ;
- Elles n’engendrent pas de traces sur votre mur : ce sont des fumées blanches, qui débouchent à environ 10 cm de la façade. Les éventuelles particules de suie sont, quant à elles, évacuées dans les condensats (voir le chapitre suivant) ;
- Elles ne provoquent pas de brûlures, leur température dépassant rarement les 40°C.
Seul inconvénient possible : elles présentent un certain taux d’humidité. Il faut donc éviter de faire déboucher la ventouse à proximité immédiate d’une construction en bois.
Que contiennent les condensats rejetés par la chaudière gaz à condensation ?
Intéressons-nous maintenant à la vapeur d’eau condensée formée dans le corps de chauffe. Elle est désignée par le terme « condensats ». Pour mémoire, elle vient de transmettre sa chaleur à l’eau de retour du circuit de chauffage pour la préchauffer avant le cycle suivant.
Ces condensats contiennent de l’acide carbonique ainsi que diverses impuretés liquides et solides entraînées par écoulement. Comme les fumées, ils sont donc plutôt acides et peuvent attaquer le ciment et certains métaux.
Que faire des condensats produits par la chaudière gaz à condensation ?
Pour éviter toute corrosion, les condensats sont évacués à l’aide d’un tuyau en PVC raccordé au réseau des eaux usées.
Le raccordement en question doit se faire dans un endroit où le débit d’eau est suffisant pour diluer rapidement l’acidité du liquide.
Si votre chaudière est surélevée par rapport au raccordement, l’évacuation peut se faire par gravité (elle est dite gravitaire). Dans le cas contraire, le chauffagiste procèdera à l’installation d’une pompe de relevage pour forcer l’écoulement des condensats. Il faudra alors prendre garde que cette pompe reste en bon état de fonctionnement afin d’éviter un excès d’eau viciée, voire une inondation.
Besoin d’organiser l’entretien ou le dépannage de votre chaudière gaz à condensation ? Contactez-nous !
À ce jour, la loi n’impose aucun traitement des condensats issus d’une chaudière à condensation. Mais vous pouvez vous y contraindre par souci environnemental ou pour ne pas contaminer les eaux de la fosse septique si votre logement n’est pas relié au tout-à-l’égout. Vous ajouterez alors un système permettant d’augmenter le pH des condensats, neutralisant ainsi leur acidité.
L’intérêt d’une chaudière gaz à condensation
Tout l’intérêt de la chaudière à condensation réside dans le fait qu’elle génère un maximum de chaleur tout au long du processus : pendant la combustion elle-même, puis en récupérant encore de l’énergie par condensation de la vapeur d’eau contenue dans les fumées.
Cette étape de condensation permet de diminuer sensiblement la quantité de combustible nécessaire pour atteindre la température ambiante souhaitée au sein du logement (jusqu’à 25 % en fonction du modèle choisi et du type de radiateurs ou de plancher chauffant). Les chaudières gaz à condensation présentent donc un excellent rendement énergétique, souvent supérieur à 100 %.
Moins de gaz consommé pour un confort thermique identique, c’est une facture de chauffage en baisse. L’économie de combustible fossile (qu’il s’agisse de gaz naturel ou de fioul) représente, quant à elle, une nouvelle avancée en faveur de l’environnement.
L’installation d’une chaudière gaz à condensation
Vous projetez de remplacer votre moyen de chauffage actuel et de production d’eau chaude sanitaire par une chaudière gaz à condensation ? Voici quelques conseils :
- Intéressez-vous aux aides versées par l’État pour favoriser la rénovation énergétique des habitations françaises (de type MaPrimeRénov’ par exemple). Ces aides couplées aux économies d’énergie facilitées par la chaudière à condensation vous permettront de compenser rapidement le prix de l’appareil ;
- Pensez à bien dimensionner votre chaudière : choisissez une puissance suffisante pour vous fournir le chauffage et, le cas échéant, l’eau chaude sanitaire dont vous avez besoin au quotidien ;
- Vérifiez que votre système de chauffage central est adapté à la chaudière gaz à condensation : pour un rendement énergétique maximisé, il vaut mieux disposer de radiateurs à basse température ou d’un plancher chauffant ;
- Faites appel à un chauffagiste qualifié pour l’installation comme pour l’entretien de l’appareil. Il vous conseillera notamment sur le meilleur système d’évacuation des fumées et des condensats et s’assurera du bon fonctionnement de votre équipement.
Demandez un devis personnalisé pour l’installation d’une nouvelle chaudière gaz à condensation. Nous vous indiquerons les aides possibles et vous orienterons également vers les professionnels compétents.
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